Il n’existe pas de parfum plus connu au monde ! 100 ans après son lancement, Chanel N°5 est toujours dans l’air du temps… et n’en finit pas de se réinventer
Alors que la parfumerie cantonnait les femmes à l’odeur d’une simple fleur, Gabrielle Chanel, entendait affranchir la féminité de ses carcans olfactifs. En 1920, en rupture avec les codes de son temps, la créatrice fait appel à Ernest Beaux pour lui commander un « parfum de femme à odeur de femme ». Le parfumeur concocte alors 24 formules qu’il lui propose. L’histoire raconte que Gabrielle a immédiatement jeté son dévolu sur le numéro 5 et qu’elle a tout simplement conservé son nom de code.
Connue pour pousser le sens du détail et de l’excellence au maximum, elle exige les matières premières les plus précieuses. “Quel est l’ingrédient le plus cher ?, aurait-elle demandé à Ernest Beaux. « Ajoutez-en plus !« , répondit-elle.
Les trois parfumeurs qui ont succédé à Ernest Beaux ont tous hérité d’une seule et même mission : protéger la fragrance iconique de la Maison ! Depuis, Henri Robert, Jacques Polge et désormais Olivier Polge se sont transmis la formule secrète de Chanel N°5.
A ce jour, N°5 continue à incarner le manifeste de la liberté absolue et son acte de création demeure le moteur et l’âme de la Maison. Chronologie de 100 ans de célébrité.
1921 – N°5 L’EXTRAIT
Le 5 mai 1921 marquait le lancement du N°5 de Chanel. Gabrielle Chanel voulant un jus « inimitable ». Sa composition, d’une opulence absolue, contraste radicalement avec le minimalisme d’un flacon aux lignes épurées. Son sillage puissant mêle la rose de mai et le jasmin de Grasse.
1924 – N°5 EAU DE TOILETTE
Trois ans après avoir composé l’Extrait, Ernest Beaux offre à N°5 sa première interprétation à travers une version Eau de Toilette. Plus boisée, celle-ci s’en distingue par les inflexions sèches et nerveuses du vétiver, que contrebalance la senteur profonde du santal. Cette première réinterprétation inaugure une gestuelle inédite, celle d’une vaporisation ample et généreuse.
1986 – N°5 EAU DE PARFUM
Observant l’évolution des mœurs liées au parfum, Jacques Polge imagine en 1986, l’Eau de Parfum. Cette troisième interprétation renoue avec la sensualité de la fragrance originelle. «L’intention était d’être au plus proche de la richesse de l’Extrait, olfactivement et jusque dans la couleur ambrée du jus », détaille Olivier Polge.
2008 – N°5 EAU PREMIÈRE
En 2008, Jacques Polge offre à N°5 une quatrième interprétation aérienne. Pour travailler la signature de la fragrance originelle, il emploie les muscs blancs, ainsi que des aldéhydes développés par CHANEL à partir d’essences d’agrumes. Agrémenté d’une touche de vanille, « le sillage de L’Eau Première révèle une autre texture, plus proche de la peau, tout en restant très fidèle à N°5 », estime Olivier Polge.
2016 – N°5 L’EAU
En 2016, Olivier Polge invente une variation guidée par un idéal de fraîcheur. Il appuie donc sa composition sur le bois de cèdre. L’Eau s’ouvre sur un accord d’agrumes que les aldéhydes exaltent au maximum. Cette création illustre l’idée qu’en parfumerie, tout est affaire de proportions. De même qu’en musique, 12 tons suffisent à faire toutes les mélodies du monde.